RDC : LA GUERRE OUBLIEE DE L’EST PAR LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Congovirtuel.org propose à ses lecteurs le dossier ci-dessous relatif à l’insécurité à l’Est, surtout celle liée aux exactions des islamistes dont la présence en RDC est réelle. Prenant prétexte sur le dernier discours du Président Félix Tshisekedi, votre média en ligne voudrait rafraichir les esprits sur cette réalité manifestement ignorée et qui nous fait dire que la guerre de l’Est est oubliée de la communauté internationale qui, cependant, déploie des efforts dans d’autres pays africains, dont des voisins de la RDC et dont certains sont bien moins affectés par les exactions armées de tous ordres.

Cette indifférence, qui date d’au moins une décennie malgré les alertes de Kinshasa, nécessiterait peut-être une autre dimension de la diplomatie de guerre au-delà des bonnes intentions exprimées par le chef de l’Etat à l’ONU qui en attendu d’autres bien avant, mais sans trop bouger, malgré son « grand machin », la Monusco.

FELIX TSHISEKEDI A-T-IL PRECHE DANS LE DESERT ? (2)

Dans son discours du 22 septembre dernier à la 75èm session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, le Président Félix Tshisekedi est revenu sur les grandes préoccupations des Congolais quant à la situation sécuritaire à l’Est de la RDC. Une situation qui ne cesse de se dégrader avec la multiplication d’attaques ciblant particulièrement les populations civiles dans un mode opératoire d’une violence visant à marquer psychologiquement aussi bien ces populations que les forces régulières. Sans trop de détails, le chef de l’Etat congolais a évoqué des groupes armés nationaux et étrangers qui opèrent grâce aux moyens provenant de l’exploitation illicite des ressources de la RDC et avec le concours des « souteneurs » qu’il n’a pas nommé non plus.

Pour y faire face, Félix Tshisekedi a préconisé, entre autres, « le renforcement de la collaboration sur le terrain au sein des unités de la Monusco et avec les FARDC afin que la puissance de feu attendue pour protéger la population et restaurer la paix, la sécurité et l’autorité de l’Etat (…) soit effective. Il a également suggéré « d’accroître la capacité opérationnelle de la Brigade d’Intervention, notamment en la dotant des unités spéciales adaptées à la guerre asymétrique (…) à l’Est de la RDC ». Rappelant la décision des chefs d’Etat de la SADC du 28 juin 2020, le chef de l’Etat a réaffirmé la position de la RDC selon laquelle « la Brigade d’Intervention devrait, non seulement être la dernière partie de la Force à quitter le Congo, mais aussi garder sa configuration actuelle tout en bénéficiant d’un renforcement de sa capacité opérationnelle ».

Le Président de la République a, par ailleurs, soutenu « la nécessité d’allouer les finances et la logistiques nécessaires dont a besoin la Monusco afin que cette force onusienne – dont les contours définitifs de son avenir en RDC restent à être discutés – continue à bien remplir avec efficacité son mandat ».

Félix Tshisekedi face au mur de l’indifférence

Pour autant que cet appel du chef de l’Etat constitue une nouvelle sensibilisation de la communauté internationale sur la guerre manifestement oubliée de l’Est de la RDC, l’on peut bien se demander sur quelle terre Félix Tshisekedi a semé sa graine de pacification de cette partie de son pays. En effet, il faut noter que les solutions qu’il a préconisées ne sont pas particulièrement nouvelles par rapport à tous les appels que Kinshasa ne cesse de lancer à la communauté internationale depuis maintenant plus de dix ans. Que ce soit son ancien Président Joseph Kabila du haut de la tribune des Nations Unies ou à travers des rencontres bi et multilatérale au niveau africain et outre-mer, ou ses successifs ministres des Affaires étrangères, la RDC n’a eu de cesse de rappeler la gravité de la situation à l’Est sans trop de suite à part les appuis logistiques et en renseignements de la Monusco.

Les FARDC, qui sont montées en puissance ces dernières années, se battent littéralement seuls à différents fronts contre des groupes armés qui ont fini, depuis des années, d’être rejoints par des groupes islamistes. Ici aussi, les alertes de Kinshasa n’ont jamais trouvé écho, même dans les médias internationaux. Même la Monusco a toujours déclaré ne pas disposer d’assez d’informations pour confirmer cette présence sur le sol congolais. Depuis vingt ans…

A suivre

Jonas Eugène Kota

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